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Pourquoi la semaine de travail de 4 jours pourrait gagner en popularité ?

Rédigé par Talent.com | 11 mai 2023 20:03:30

Amélioration du bien-être, réduction du stress, augmentation de la satisfaction au travail… Non seulement la semaine de travail de quatre jours répondrait aux aspirations des salariés pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, mais ce nouveau modèle pourrait aussi avoir de nombreux impacts positifs sur la santé des travailleurs. C’est ce que démontre une étude menée par Talent.com auprès de 1 010 actifs français.

Des Français indéniablement travailleurs 

Les Français, fainéants ? Pas vraiment. Selon le sondage mené fin mars 2023, plus d’un tiers d’entre eux déclare travailler plus de 5 heures supplémentaires par semaine (35%) dont 13% plus de 10 heures. Par conséquent, plus de la moitié des salariés se sentent surchargés au travail (57%). « C’est peut-être ce qui pourrait expliquer pourquoi 9 Français sur 10 sont intéressés à rejoindre une entreprise qui propose une semaine de quatre jours » déclare Adrien Scemama, responsable de Talent.com en France. En effet, pour 7 actifs sur 10, l’avantage principal d'une semaine de travail de quatre jours résiderait dans un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, une amélioration du bien-être (54%), une réduction du stress pour un tiers d’entre eux (32%), voire une augmentation de la satisfaction au travail pour un quart des répondants (24%).

La semaine de 4 jours dans le top 3 des avantages professionnels

C’est aussi peut-être pourquoi la semaine de quatre jours arrive dans le top 3 des avantages professionnels dont les salariés souhaiteraient le plus bénéficier. Parmi les avantages que les entreprises devraient proposer, les primes, comme l'intéressement ou la participation, sont citées par un tiers des travailleurs (33%). Vient ensuite la semaine de travail de quatre jours (22%), des jours de congés supplémentaires (13%) et une très bonne mutuelle (12%). Le fait de pouvoir travailler totalement à distance est cité en dernier. Chez les 25-34 ans, la quasi-totalité est séduite par l’idée de rejoindre une entreprise qui propose de travailler quatre jours seulement (94%). L'intérêt pour cette semaine réduite est égal quels que soient les secteurs ou les types d'entreprises où travaillent les répondants.

Travailler moins pour se sentir mieux

Autre bienfait à mettre au crédit d’une réduction des jours passés à travailler : une meilleure santé. En effet, trois quarts des sondés pensent qu'une semaine de travail de quatre jours pourrait améliorer leur santé (74%). Près de la moitié estime que ça leur donnerait plus de temps pour une activité physique (45%), quatre salariés sur dix indiquent que cela contribuerait à diminuer leur stress. Plus intéressant encore selon Adrien Scemama, « cette enquête menée à quelques jours du vote de la loi sur la réforme des retraites dévoile qu’une très grande majorité des Français est intéressée par la semaine de travail de quatre jours, notamment parce que, pour deux tiers d’entre eux, cela les aiderait davantage à patienter jusqu'à la retraite ». Il sont en effet 66% à être convaincus que la semaine de quatre jours les encouragerait à mieux tenir jusqu’à leur retraite. Seuls 10% jugent que des journées de travail plus longues les fatigueraient plus physiquement.

Mais attention aux effets de bord

Cependant, alors qu’un salarié sur cinq ne trouve aucun inconvénient dans la mise en place d’un tel dispositif (20%), certains y détectent des complications dans le cadre de leurs missions au quotidien. Un tiers des sondés redoute que cela engendre un conflit d'horaire entre tous les collaborateurs de l’entreprise, un quart a peur que leurs objectifs soient inatteignables, ou que les attentes de leur hiérarchie soient de fait irréalistes en quatre jours de travail (26%). Enfin, d’autres craignent une potentielle dégradation de la satisfaction clients (18%).

Un dispositif d’avenir dans le monde des entreprises

« Dans le contexte économique et social actuel et pour répondre aux évolutions des modes de travail, ce ne serait pas surprenant de voir de plus en plus d'employeurs mettre en place la semaine de travail de quatre jours au sein de leurs organisations » prévoit Adrien Scemama. La semaine de quatre jours pourrait en effet devenir un nouvel atout de la marque employeur. Précisément, un quart des salariés confesse que sa mise en place deviendra inévitable pour les entreprises, afin de fidéliser ou recruter leurs talents, et 41% pensent qu’il est probable que beaucoup d’employeurs proposent ce dispositif à l’avenir. « Une opportunité à saisir pour les recruteurs alors que les sujets des nouveaux comportements au travail, des attentes des jeunes et de l’emploi des séniors sont des problématiques d’actualité » ajoute-t-il. Seuls 8% répondent que ce n’est qu’un simple effet de mode de 2023.

Quoi qu’il en soit, si les recruteurs décidaient de déployer la semaine de quatre jours au sein de leurs organisations, 60% des sondés avertissent qu’ils ne seraient pas du tout prêts à réduire leur salaire. Un quart d’entre eux tout de même accepterait moins de 10% de baisse de leur rémunération nette et 15% concéderaient une réduction de plus de 10%. En revanche, 61% des 18-24 ans consentiraient, eux, à une réduction de salaire pour travailler quatre jours par semaine. « La semaine des quatre jours va opportunément s’inviter dans le débat sur les retraites pour ménager les conditions de travail de salariés amenés à travailler plus longtemps. Charge aux entreprises de mettre en place des expérimentations » conclut Adrien Scemama.